Performance d'Art Action - Art Performance - Art Visuel / Action art - Performance art - Visuel art
Tomar altura (Prendre de la hauteur) Performance Art Action 2019 Présentée le 13 juillet 2019 dans le cadre d'une résidence à l'escuela hogar Alfonso XVIII pour intervenir dans le village de St Esteban de Gormaz, Province de Soria - Espagne.
Durée : environ 2h
Cette action artistique se présente comme une procession solitaire ponctuée par une succession de rituels :
- déambuler de l'escuela hogar Alfonso XVIII à la Plaza Mayor face à l'hôtel de ville, attendre que la cloche sonne 8 coups,
- couper le cône à son extrémité et y fixer le pinceau avec la bande plâtrée
- déambuler de la Plaza Mayor jusqu’au chantier de construction à l’abandon
- Inscrire sur un mur en hauteur l’expression « Tomar Altura » avec le pinceau fixé au sommet du cône posé sur ma tête
Ce cône fait tout de suite penser à la capirote processionnelle catholique utilisée entre autre dans le village pendant la semaine sainte. Il peut aussi faire penser aux capirotes du Ku Klux Klan anti-catholiques.. J’ai trouvé ce paradoxe intéressant.
J’ai aussi été inspirée par les coiffes de personnages dans « Los caprichos » de Goya que j’ai eu l’occasion de voir à Saragosse quelques années auparavant.
Plus proche de ma culture, mes recherches, ma pratique, ce cône sur la tête m’évoque à la fois le bonnet d’âne et aussi l’entonnoir de la folie qui avaient déjà fait références dans ma performance « Tripalium ». J’ai donc pensé à prendre de la distance par rapport à cette forme et lui donner une autre hauteur...
A posteriori, je me demande si la « No hubo remedio » de Goya n’a pas été un présage à la façon dont la performance s’est terminée… on commence à entendre quelques cris de villageois à la fin de la vidéo que j’arrête avant la fin pour préserver leur anonymat … et ça n’était que le début ! J’étais censé avoir l’autorisation de pénétrer sur le chantier privé mais la fin de l’intervention a été brutale… Ejectée du lieu avec violence verbale, matérielle, physique d’une meute de villageois très solidaires et intervention de la police, même si le policier a souri à la lecture de l’inscription…
Est-ce réellement une incompréhension entre l’organisateur et le propriétaire ou bien l’action ou bien mon incompréhension de l’espagnol ou bien l’orage menaçant qui a mis les gens dans un tel état, je ne sais pas…
Il m’est intéressant de constater à quel point ma présence en action a été très mal perçue, quelles réactions elle a provoquées, à un point que j’étais loin d’imaginer…