La notion d’extension dans cette action est aussi spatiale et temporelle puisque quelques minutes avant de faire la performance initialement prévue, je n’ai plus eu accès à l’emplacement que j’avais choisi pour intervenir. Interdiction de m’assoir sur cette immense roche face à une Tour Eiffel miniature de 12m (étonnant dans un pays qui fait tout en grand !) érigée tout près du Govt. Museum & Art Gallery de Chandigardh. Mon regard s’aiguise, je regarde autour de moi : une stèle de sculpteur, une allée de sculptures, une sculpture m’inspire.
Extension de la pensée, je pense en quelques minutes une action avec le matériel que j’ai… je commence la performance avec un cœur qui bat à 100 à l’heure, un corps agité : malgré sa lenteur, mon premier geste pour nouer le ruban autour d’une pierre révèle mon état : imprécis, perturbé, pas assez concentré sur ce que je fais : mon corps y est mais j’ai dans la tête le son de mon cœur qui bat. Dès l’accroche de la seconde pierre, mon corps commence à se détendre, je me sens corps et âme avec ce que je dois faire…
Je porte la robe la plus longue que j’ai dans mes bagages, elle m’arrive au-dessus du genou, je me suis quelques fois trouvée mal à l’aise par les regards des hommes et des femmes lors de visites, seule, dans certains quartiers de Dehli, j’ai préféré rapidement porté un pantalon.
Le titre évoque aussi l’extension d’une masse, d’une forme évolutive figurative et abstraite.
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